RELÂCHE



Pie, Corneille, Choucas, Geai, Freux, … Quelle que soit l’espèce à laquelle il appartient, pour avoir des chances raisonnables de survie une fois rendu à la vie sauvage, un corvidé a besoin: 

  • D’être suffisamment âgé et en bonne condition physique (ni malade, ni dénutri, ni parasité, etc.) ;   
  • D’un plumage en parfait état notamment pour résister aux intempéries (homéothermie). Relâcher un juvénile qui n’aurait pas encore mué ou un adulte dont les plumes des ailes ou de la queue auraient été endommagées par son séjour en captivité équivaut à le condamner ;
  • D’une musculature alaire fonctionnelle afin de pouvoir voler, se nourrir ou encore échapper à ses prédateurs. Après une fracture ouverte, même opérée avec succès, plusieurs mois de convalescence sont nécessaires à la cicatrisation osseuse, à la rééducation au vol et à la re-musculation inhérente à la fonte musculaire. Le problème musculaire est identique lorsqu’un oiseau a été détenu en cage ou dans un espace confiné; 
  • D’avoir appris à chasser, à fourrager dans le sol pour y trouver des plantules ou des graines, à faire des réserves de nourriture en la cachant et en développant des stratégies anti-chapardage, à partager avec ses congénères et/ou à chaparder ;



  • D’avoir appris à communiquer comme et avec les membres de son espèce, d’émettre les signaux vocaux et gestuels appropriés à l’approche d’un danger, de savoir le signaler au sol ou dans les airs, à distance ou à proximité ;
  • De se percevoir corvidé et de rechercher la compagnie des siens plutôt que celle de l’humain, du chien ou du chat de la maison ;
  • D’être relâché en groupe, avec des oiseaux qui partageaient sa volière de ré-ensauvagement au Centre et qui pourront continuer à cohabiter et à s’apporter mutuellement en situation naturelle ;
  • D’être relâché hors période de reproduction de l’espèce pour favoriser les possibilités d’intégration à un groupe et en tout cas pour éviter le harcèlement des sauvages ;
  • D’être relâché sur un site offrant des possibilités de retour (abri pour la nuit, nourriture) certains partant la journée et revenant au crépuscule, d’autres faisant au départ des allers-retours espacés de deux-trois jours.     


Lorsqu’un groupe d’oiseaux est relâché, il peut se produire qu’un ou deux individus reviennent sans raison apparente (du moins aux yeux d’un observateur humain qui ne voit que le retour ou l’échec de la relâche). Parfois, le retour trouve une explication :  l’oiseau est blessé. Dans ce cas, si l’oiseau est soignable, il réintègre le Centre et est à nouveau pris en charge voire relâché la fois suivante. S’il n’était plus relâchable, il trouverait définitivement refuge sur place, au sanctuaire. Le soft release permet à un oiseau de revenir là où il sait être ou se sent en sécurité.