Saisi par Crow Life,
 le Tribunal de Nantes suspend
 l’arrêté « Choucas » du Maine-et Loire

Cinq ans que le préfet du Maine-et-Loire prenait des arrêtés autorisant la destruction de Choucas des Tours, une espèce protégée de la famille des corvidés accusée d’importants dégâts aux cultures dans le département.

L’arrêté sorti le 26 mars dernier prévoyait le tir et le piégeage de 500 spécimens. L’association Crow Life a donc saisi le Tribunal Administratif de Nantes en demandant la suspension dudit arrêté. Une telle mesure est susceptible d’être prise par le Juge des Référés en attendant que le tribunal se prononce sur le fond, à condition qu’un doute raisonnable existe sur ce dernier et que l’urgence soit établie.

Crow Life a fait valoir l’urgence de protéger les Choucas durant la période de reproduction couverte précisément par l’arrêté (26 mars au 30 juin).
L’association a argumenté du fait que la destruction de 500 individus dans un secteur qui aurait abrité entre 2480 et 2859 couples en 2017, impacterait considérablement les populations locales et condamnerait immanquablement un grand nombre d’oisillons au nid quand par ailleurs leur mortalité néonatale est déjà très forte. 

Sur le fond, l’association a introduit un doute suffisant sur le bienfondé de l’arrêté en s’appuyant sur les connaissances scientifiques relatives au régime alimentaire des Choucas : mangeant quantité d’insectes (œufs, larves, adultes…), ce petit corvidé est moins enclin à détruire les semis que d’autres espèces ou que les gibiers d’élevage lâchés par les sociétés de chasseurs. De ce point de vue, l’attribution des dégâts au seul Choucas des Tours est douteuse. 

Les arguments avancés par Crow Life
ont été retenus par le tribunal qui a suspendu l’arrêté préfectoral le 17 juin dernier.

Crow Life poursuit des recherches sur les corvidés soutient que les méthodes létales sont contreproductives et, même, données scientifiques à l’appui, que les Choucas sont des auxiliaires précieux pour les agriculteurs. Et ce, particulièrement en période de reproduction étendue à la période de dépendance alimentaire des jeunes, après l’envol du nid. 

Grosso modo, durant la période de reproduction et de nourrissage des petits, un couple pourrait détruire jusqu’à 7.5 Kg d’insectes ravageurs des cultures et parasites des animaux d’élevage. 

A qui profite le crime ? Aux vendeurs de pesticides ?
Aux chasseurs ? Sûrement pas aux agriculteurs !